L'accès IGPN par Internet : la modernité au service de l'archaïsme... - SCSI CFDT

• septembre 02, 2013
• By ACCESSIA

Paris, le 1 septembre 2013

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Saisine par internet de la police des polices : pour quoi faire ? et pourquoi seulement les policiers ?

Si le SCSI est favorable à la plus grande transparence et à la recherche de tous les moyens pour rapprocher la police de la population, il ne peut accepter en revanche la stigmatisation dont sont trop souvent victimes les policiers.  

En effet, si la réforme des inspections de la police  avec notamment l’intégration de l’IGS à l’IGPN était nécessaire, en revanche, les  policiers ne peuvent comprendre la création d’une nouvelle saisine par internet de l’IGPN, et ce pour plusieurs motifs:

Tout d’abord, la transparence existe déjà  depuis longtemps. Les citoyens peuvent par tous moyens saisir les inspections de  police, les cellules disciplinaires présentes au sein des directions départementales de la sécurité publique, la justice française, la justice européenne, le défenseur des droits … pour dénoncer des actes illégaux qui auraient pu être commis par des policiers. 

Il convient d’ailleurs de rappeler que les policiers sont déjà les fonctionnaires les plus surveillés et les plus sanctionnés de la fonction publique. 

Aussi,  créer  un vecteur supplémentaire par le biais d’internet  avec tous ses effets pervers et le travail supplémentaire engendré pour des services déjà en sous-effectifs,  ne devait pas être une priorité, d’autant qu’il ne concerne pas l’ensemble des forces de sécurité du ministère de l’intérieur puisque  les gendarmes ne sont pas concernés ….

Comment expliquer, alors que policiers et gendarmes participent quotidiennement à des opérations communes sur l’ensemble du territoire, que la gendarmerie nationale ne soit pas concernée par ce dispositif ?

Comment expliquer qu’un citoyen qui voudra demain demander une enquête sur un contrôle effectué  conjointement par policiers et gendarmes pourra saisir l’IGPN  par internet pour les policiers et ne pourra pas le faire pour les gendarmes ?

Les policiers peuvent légitimement se sentir stigmatisés.

Comment expliquer enfin que cette évolution va de facto créer une différence entre les citoyens français : ceux des villes qui pourront utiliser internet et ceux des campagnes à qui visiblement on ne souhaite pas donner ce droit … Pour quelles raisons ?

Une fois encore cette réforme est symptomatique de l’archaïsme français en matière d’organisation des forces de sécurité qui s’illustre notamment par le maintien de deux forces avec des statuts différents !   

Contact presse :

Jean-Marc BAILLEUL secrétaire général  Tel : 06 75 04 13 59

Christophe ROUGET, charge de communication du SCSI. Tel : 06 83 97 90 58